7 Octobre 2010
Poisson multicolore en verre.
Thèse...
Selon M. Gamer-Wallert en 1970, il y avait bien absence totale de poissons sur la table des défunts !
Il y aurait eu ainsi une suprême rareté sur l'autel des netjerou !
Dans la même rubrique...
Cependant, il n'y a pratiquement aucune documentation, relative à cette désertion généralisée et ce selon Gamer-Wallert 1970, Darby, 1977.
Antinomie...
De plus, selon la stèle de Piankhi...
Il y aurait eu une sorte d'interdiction quant à l'entrée du palais à toute personne ayant mangé du poisson au préaloble : tabou en demeure royale selon Grimal 181 !
Ainsi à la basse époque, il y avait bien préservation de certains animaux sacrés et ce dans un nome donné si nous nous référons à Meek ,1966.
Et cela semble avoir été amorcé au Nouvel Empire, par la liste calendérique, qui prohibait l'absorption de poissonset et ce quant à certains jours anniversaires d'événements mythologiques.
Stèle de Piankhi.
25e dynastie.
Des aliments de base finalement...
Car le poisson restait bien l'essentiel de l'alimentation pour les habitants nilotiques !
On retrouve des victuailles pour les défunts :
- Tombe archaïque, fouillée par Emery 1962,
- Deir el-Medineh (Schiaperellli 1937) (Bruyère 1937),
- Dans les Textes des sarcophages (IV,3), il est bien représenté le défunt mangeant du poisson comme le crocodile d'ailleurs.
- ...
Alors pourquoi une telle omission systématique du poisson ?
(Dans les listes et les formules d'offrandes...)
Les nomades...
Selon Otto 1964...
Ceux en tout cas de cette Haute-Egypte auraient visiblement introduit leurs "rites culinaires" et ce aux sédentaires de la Basses-Egypte : ceci lors de l'unification politique du pays.
Sans pour autant exclure le poisson de leurs repas, ces nomades auraient alors introduit une conception "d'indignité" concernant un tel met, tant pour les défunts que pour les déités !
Dédain...
D'autant plus si en on croit E. Hornung, car ceux-ci devaient bien être des entités situées un peu hors de la création, étant intrinsèque au chaos liquide primordial.
Furent-ils retirés des repas des défunts comme des divinités car trop communs ?
Nonobstant...
L'image exclusive des offrandes végétales présentées aux béatifiés de Deir el-Medineh, n'est pas, comme nous l'avons déjà vu, davantage le reflet des habitudes alimentaires des habitants de Kemet (km.t en translittération) !
Les poissons sacrés...
Voici un listing qui n'a cependant pas l'objectif d'être exhaustif !
- "Brochet du Nil", vénéré particulièrement à Oxyrhynchos (cycle osirien) d'ou son nom: Oxyrhynque ou Momyre
- "Carpe du Nil" : liée à Onouris et à Mehit , à Hatlehit. Dénommée aussi " Le lepidos barbus bynni",
- Le lates niloticus : lié à Neith de Saïs et à Khnoum d’Esna.
- Le Silure, poisson-chat. Le nom du roi Narmer est d’écrit avec le hiéroglyphe du silure ;
- La Tilipia Nilotica (Inet en égyptien ancien), réceptacle transitoire de l’âme. A Dendérah, ce poisson est avec à Hathor ;
- Abdou (en égyptien ancien). Il veille avec la Tilapia sur la barque solaire ; Typhonien .
- L’anguille, une des formes d’Atoum, ainsi que le Clarias Anguillaris, qui est un silure.
Déités représentées sous la forme d'un poisson :
Rarement identifié à des divinités...
- Hatmehyt une netjeret coiffée d'un poisson ou d'un dauphin...
- Heddet une déité poisson...
- ...
Voici maintenant quelques représentations...
Deir el-Medineh.
Hypogée d''Ipouy.
Le poisson était l'aliment de cette confrérie, elle disposait même d'un vivier privé !
Ici, nous pouvons même y voir un pêcheur disposant ses prises dans un panier qu'il semble avoir bien consolidé...
Deir el-Medineh.
Hypogée d''Ipouy.
Les pêcheurs étaient des auxiliaires chargés d'approvisionner le village !
Ils savaient tendre des filets pour prendre des poissons vivant alors dans le Nil, dont l'énorme perche !
Alors, à suivre...
J'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire mes textes que j'en ai eu à vous les écrire !
Ami(e)s lecteurs (lectrices).
A bientôt !
"La bêtise humaine
est la seule chose qui donne
une idée de l’infini."
Ernest Renan