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Les ouvriers du pharaon (3), en l’Égypte ancienne !

ankh hiero

 

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En opposition totale à une certaine légende...

 

Ce furent bien des hommes libres... !

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/6b/Saqqara_BW_11.jpg/649px-Saqqara_BW_11.jpg

 

Saqqara_BW_11_c.jpg 

Attention : image retouchée !

© Berthold Werner

Sakkara.

Mastaba des Ti.

 

Dans la langue égyptienne ancienne, il n'y a pas de différence ou, si peu..., entre :

- L'ouvrier,

- L'artisan,

- L'artiste !

 

D'ailleurs ce que l'on prend pour de l'art aujourd'hui devait être dans le contexte de l'époque antique des oeuvres d'artisans, certes d'élites, mais de l'artisanat quand même...

 

Je suppute ainsi que nos anciens Égyptiens ne devaient certainement pas tenir compte que de la beauté d'un objet mais également de son utilité : il devait plaire aux netjerou(t) avant tout;

 

Efficacité...

Utilité...

Le travail bien fait...

La Beauté... Guidant de fait l'artisan, l'ouvrier...

 

Préambule...

Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet...

Si cela vous est nécessaire.

 

Pour en savoir davantage sur la condition d'ouvriers de pharaon, je vous convie donc à suivre les liens : ceux-ci correspondent à des articles édités précédemment !

 

Qu'avons-nous donc découvert, à ce sujet, dans les articles précédents ?  

 

Tout un programme...

Que nous venons simplement d'effleurer ici...

 

→ Article n°1 : le labeur des ouvriers...


→ Article n°2 : la hiérarchie, les salaires, la première grève...

 

  5-chantier-macons2.jpg

 Tombe de Rekhmiré.

18e dynastie.

Chantier de maçons.

 

Reproduit par Christiane Desroches Noblecourt dans "Le fabuleux héritage de l’Égypte", page 190, Éditions Télémaque, 2004...

Relevé par Champollion dans la tombe du vizir Rekhmirê...

 

Le prestige de Pharaon…

 

Voilà bien un des objectifs des artisans spécialisés de pharaon.

En contrepartie probablement, cela les rendaient indispensables aux yeux du pouvoir !

 

Pour nos anciens égyptiens, Kemet était une sorte de terre sacrée…

D’où le souhait de couvrir le pays de temples dédiés aux nétèrou… Construire des temples était certainement pour eux une manière de prouver à leur nétèr local ou pas d’ailleurs, ainsi qu’à pharaon, leur dévotion, leur amour et leur discipline…

 

Sans risquer de me tromper…

Même s’ils ne signaient jamais leurs œuvres…

Rien n'aurait été possible sans les contributions des ouvriers de pharaon.

Pas de palais...

Pas de temples...

Pas de pyramides...

Pas d'hypogées...

Pas de statues…

 

Contrairement aux idées reçues et aux mythes populaires…

 

Ils furent volontaires et rétribuées.

 

Rétributions qui se faisaient en "nature" par :

- Des céréales, probablement des sacs d'environ soixante-dix litres...

- Du blé,

- De l'orge,

- Des légumes,

- Des fruits,

- Du poisson,

- De la viande,

- De la bière,

- ...  Les ouvriers pouvaient économiser leur ration pour l'échanger contre d'autres denrées, des objets, des animaux ou des services. Certains avaient même patiemment accumulé le bénéfice de ces excédents pour se faire bâtir de splendide tombe dans la nécropole de leur village… 

 

Selon Théophile Obenga, Égyptologue :

(Cf. Théophile Obenga, La philosophie africaine de la période pharaonique, éd. Harmattan)

 

"Soustrait de la production des biens alimentaires,

ces ouvriers recevaient de la part de l’administration pharaonique, quotidiennement pour se nourrir du pain, de la bière, du poisson, des dattes et des légumes et à l’occasion de fêtes

particulières, de la viande.

 

L’eau potable leur était également fournie chaque jour.

 

 Ils étaient ravitaillés aussi en vêtements et en sandales

(...)

 Chaque artisan recevait   (...) un salaire déterminé sous forme de céréales, parfois aussi en métal précieux.

 

La paie, assurée par le Trésor Royal, avait lieu au début du mois, par anticipation.

 

 Les céréales faisaient office de monnaie" 

 

Y-avait-il réellement des d’esclaves ?

 

Ces derniers furent entre autres des prisonniers de guerres,…

Ainsi, si au Moyen et surtout au Nouvel Empire au moment des conquêtes d’Asie et de Nubie on pouvait dire que des "esclaves" existaient, il n’en demeurait pas moins, qu’ils furent très rapidement absorbés dans la population laborieuse du pays.

 

L'historien grec Hérodote d'Halicarnasse, 5e siècle av. JC, décrivait les bâtisseurs des pyramides comme des esclaves : cela donna probablement le germe à ce mythe populaire, perpétué ensuite par :

- "Hollywood" et ceci à grande échelle, comme vous le savez.

- Par le Premier ministre israélien Menahem Beguin, lors d'une visite en Égypte en 1977, en affirmant que des esclaves juifs avaient bâti les pyramides, "alors que les juifs n'existaient pas à l'époque", je vous le rappelle...

- …

 

L'Exode serait peut-être aussi responsable de cet état de fait ! Ainsi, dans l'Ancien testament, les Égyptiens auraient réduits en esclavage "les enfants d'Israël" et auraient participé à des constructions pour Pharaon.

Nonobstant, ce dont il s’avère pratiquement certain, c’est le fait que les Hébreux participèrent à l’érection de la fameuse capitale Pi-Ramsès, bien décrit dans l’exode.

 

De fait, si on entend par esclavage l’absence totale de droits légaux, on sait, depuis Champollion, que cette institution n’avait pas existé en Égypte.

 

Selon Dieter Wildung, ancien directeur du Musée égyptien de Berlin :

 

"Le monde ne pouvait tout simplement pas croire qu'on avait construit les pyramides sans avoir recours

à

l'oppression

et

au travail forcé,

mais grâce à la loyauté envers les pharaons"

 

Probablement, pouvons-nous alors parler, avec plus d’exactitude, de sevrage.

 

Un système social allant d’ouvriers à "serfs".

 

D’ailleurs, le mot "esclave" ne semblait pas exister en égyptien ancien.

→ Nonobstant, le mot "bak"/ "serviteur" demeurait : doit-il être interprété par le mot moderne d’esclave ?

Je puis toutefois assurer que le serviteur existait bien et était de plus considéré comme étant un Homme des plus libres.

→ Le mot "h.m"devait certainement correspondre davantage à pharaon, aux prêtres, aux artisans mais dans un contexte religieux me semble-t-il.

→ Le mot "Sekher ankh" / "vivant blessé" devait être considéré pour des captifs de guerre !

 

Peut-on supputer que, ce que l’on ne nommait pas, n’avait pas d’existence ?

 

Nonobstant…

 

Les ouvriers furent fortement encadrés et enserrés dans une organisation particulièrement efficace !

 

Comme le soulignait l’égyptologue Robert-Jacques Thibaud :

(Cf. Robert-Jacques Thibaud, Dictionnaire de mythologie et symbolique égyptienne) 

 

"Contrairement aux idées reçues et répandues depuis des siècles

(...)  

l’Égypte pharaonique n’a pas utilisé d’esclaves

pour la construction de ses temples ou des monuments destinés à ses rois".

 

Les archéologues Zahi Hawass et Mark Lehner, confirmèrent également :

(Cf. Cf. Revue National Géographic, novembre 2001, n° 26) 

 

"Contrairement aux idées reçues,

encore relayées par certains guides récents,

les pyramides n’ont pas été construites par des esclaves

ou

des étrangers".

 

Et :

 

"Les pyramides

ont été édifiées par des citoyens égyptiens ordinaires,

dont certains étaient

enrôlés par roulement d’autres engagés à plein temps".

 

S’il était besoin de conforter le fait que l’élite artisanal fut des hommes libres voici ce que le pharaon Mykérinos nous laissa vers 2300 avant notre ère :

 

"Sa majesté veut qu’aucun homme ne soit pris au travail forcé mais

que chacun travaille à sa satisfaction".

 

Certains d’entre eux pourraient même être classés parmi les élites…

 

Voir même comme des privilégiés : je pense tout particulièrement aux artisans de Deir el-Médineh !

 

La plupart des ouvriers n’eurent pas l’opportunité d’élaborées de beaux hypogés comme on en trouve à proximité de ce village de Deir el-Médineh.

 

→ Ainsi a-t-on retrouvé quant aux ouvriers des pyramides, des sépultures en briques de boue séchée, d'une profondeur d'environ 2,75m.

Ils semblaient contenir une douzaine de squelettes très bien conservés par le sable sec du désert !

A coté desquels étaient disposés des récipients ayant contenu de la bière et du pain destinés à la vie des défunts dans l'au-delà.

Ni or…

Ni autres objets de valeur, ce qui les auraient bien protégées des pillages !

Les corps n'étaient pas momifiés...

Les corps furent en position fœtale : la tête dirigée vers l'Ouest et les pieds vers l'Est, tradition oblige !

Ces hypogées, datés de la 4e dynastie soit 2 575 à 2 467 avant notre ère, se situeraient derrière les pyramides : à l'époque de la construction de ces monuments en lisière du site actuel du Caire.

Et, dans un site funéraire découvert dans les années 1990…

 

Après études minutieuses, il semblerait que ces hommes mangeaient fort régulièrement de la viande (Eh oui...) et travaillaient par périodes de trois mois...

 

Si ces ouvriers ne furent pas des esclaves, il n'en reste pas moins qu'ils exécutaient des travaux de force, selon M. Adel Okasha.

 

Ainsi, les squelettes montrent des traces d'arthrite :

 

"Leurs os

nous racontent comment ils travaillaient dur." 

 

→ On aurait aussi découvert les habitations et les hypogées de nombreux ouvriers et chefs de chantiers d’élite.

En 1987, pour ne citer que cela, une centaine d’hypogées d’ouvriers concernant la construction de la pyramide de Khéops à Gizeh furent mise à jour…

En aparté, le concept des Hébreux qui auraient été contraints de construire les pyramides est un non sens amplifiée par la colonisation européenne : un fait bien historique, les Hébreux n’apparurent pas moins de 2000 ans après l’érection supposée de cette pyramide.

 

Une élite d’architectes, de géomètres, d’astronomes,… : hautement qualifiée afin de penser et réaliser tous les ouvrages architecturaux.

Cette élite était renforcée par des ouvriers à la dextérité bien connue : tailleurs de pierre, peintres, sculpteurs,…

 

Une élite artisanale particulièrement respectée !

 

Mais, si on en croit la Bible cela ne fut pas le cas !

 

Voici un écrit de Ramsès II, 1 300 ans avant notre ère, qui fit, je vous le rappelle de nombreuses constructions à travers tout Kemet…

 

"Oh ! Travailleurs choisis et vaillants !

Oh ! Vous les bons combattants qui ignorer la fatigue, qui exécuter les travaux avec fermeté et efficacité.

 

Je ne vous ménagerai pas mes bienfaits, les aliments vous inonderont.

 

Je pourvoirai à vos besoins de toutes les façons, ainsi vous travaillerez pour moi d’un cœur aimant.

 

Je suis le défenseur de votre métier

(...)

Votre nourriture sera très copieuse, car je connais votre travail véritablement pénible, pour lequel le travailleur ne peut exulter que lorsque son ventre est plein

(...)

J’ai aussi mis en place un nombreux personnel pour subvenir à vos besoins : des pêcheurs vous apporteront des poissons, d’autres, des jardiniers feront pousser des légumes, des potiers travailleront au tour afin de fabriquer de nombreuses cruches, ainsi pour vous, l’eau sera fraîche à la saison d’été". 

 

Mais...

 

Qui dit privilégiés… 

Qui dit indispensable à la "propagande" de pharaon…

 

Dit moyen de pression...

 

Et lorsque le pouvoir central fut faible, comme cela était le cas sous Ramsès III vers 1200 avant J. C, le pouvoir des artisans se transforma en grève qui dura quand même deux mois ! La première me semble-t-il de l’Histoire. 

 

I 0903

 

 

Clé de VIE

 

Alors, à suivre...

J'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire mes textes que j'en ai eu à vous les écrire !  

 

 

Outils de carriers et maçons - photo Le Louvre 

Outils de carriers et maçons.

Le Louvre.

 

La fabrication de briques de terre nouvelles

Fabrication de nos jours de briques à la mode pharaonique !

 

Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :

 

     • Sources...

 

Théophile Obenga :  La philosophie africaine de la période pharaonique, éd. Harmattan. 

 

Robert-Jacques Thibaud, Dictionnaire de mythologie et symbolique égyptienne. 

 

Christiane Desroches Noblecourt dans Le fabuleux héritage de l’Égypte, p. 190, Éditions Télémaque, 2004.

 

Robert-Jacques Thibaud, Dictionnaire de mythologie et symbolique égyptienne.

 

Revue National Géographic, novembre 2001, n° 26.

 

Théophile Obenga, La philosophie africaine de la période pharaonique, éd. Harmattan 

 

     • Sitographie... 

 

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Métiers en Égypte antique 

 

Entrée d'un des nombreux tombeaux - Deir El-Medineh -

 

 

Aphorismes...

Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !

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Ne prétend pas tout dire...

 

"Le bien est voulu,

il est le résultat d'un acte,

 

le mal est permanent."
Artaud (Antonin).

 

  "Le plaisir est le bonheur des fous.

 

Le bonheur est le plaisir sages."
Barbey d'Aurevilly. 

 

 

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Les ouvriers du pharaon (3) en l’Égypte ancienne !Les ouvriers du pharaon (3) en l’Égypte ancienne !  

 

d(w) ˁn nb, d(.t) nb, wȝs nb, snb nb ; ˁn(=w) .t

     "Doué de toute vie,

    de toute stabilité,

de tout pouvoir

    et de toute santé ;

                qu'il soit vivant à jamais"

 

 

.aimé 

 

Les ouvriers du pharaon (3), en l’Égypte ancienne !
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