3 Mai 2012
La base de la religion égyptienne était le culte, et non la croyance, contrairement aux religions actuelles...
Et, ce culte était davantage qu'un rite, c'était bien une création !
Ainsi :
- La pensée,
- Le mot,
- Le geste... Tous cela étaient créateurs pour les Égyptiens antiques !
Ainsi, chaque nome vénérait une espèce animale bien particulière ! Tout cela en la considérant, toute entière, à la manière d'une déité, sur l’étendue de son territoire.
Nous comptons dès lors pas moins de 170 hiéroglyphes, environ, qui proviendraient du monde animal !
En étudiant quelques animaux cela devrait nous permettre :
- De mieux comprendre leur place et leur prépondérance,
- Et leur signification dans le contexte de l'Égypte antique,
-...
Temple de Ramsès II à Abydos.
Chars et chevaux.
Tombe de Kagemni à Sakkarah.
© Robert Partridge
Les bovins furent bien élevés en grand nombre !
Mais ils furent en même temps importés...
Importés de par les butins de guerre !
Un bien fort précieux :
- Viande,
- Le lait,
- Le cuir (pour fabriquer des tongs, sandales, des sièges de chaise, des boucliers,...)
- La corne...
Même leurs excréments furent brûlés comme combustible...
Préambule...
Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet !
Si cela vous est nécessaire !
Pour en savoir davantage sur ce que représentaient les animaux, dans le sens général, en Égypte antique, je vous convie donc à suivre les liens (en jaune) : ceux-ci correspondent à des articles édités précédemment !
Qu'avons-nous donc découvert, à ce sujet, dans les articles précédents ?
Tout un programme...
Que nous venons simplement d'effleurer ici...
→ Article n°1 : ils furent sacralisés !
→ Article n°2 : un sort de pacha, quant à leur dépouille !
→ Article n°3 : pourquoi la momification ?
→ Article n°4 : évolution de la zoolâtrie !
→ Article n°5 : les auteurs latins et les animaux ?
→ Article n°6 : classement des animaux par les Égyptiens...
→ Article n°7 : les insectes de la terre et du ciel !
Peinture de la chambre funéraire de Horemheb !
1 422 - 1 411 avant JC.
Un exemple, le serpent (djdft) :
Il y avait bien cette ambiguïté en Égypte antique de par le fait que les serpents provoquaient de façon paradoxale :
- La mort,
- Comme la guérison d'ailleurs !
Apep le serpent-démon... Ce dernier, comme vous le savez, essaya d'arrêter Ra sur sa barque nocturne...
Nous pouvons entre autre lire :
"L’âme pénétrera dans le corps du serpent par la queue,
qui est dirigée du côté des ténèbres
et
sortira par sa gueule,
qui est toujours du côté de la lumière"
Extrait d'un livre pour sortir au jour.
Ce fut une des plus vielles espèces encore vivantes devait avoir une grande place dans les pensées métaphysiques de nos anciens Égyptien !
Ainsi pouvaient-ils être liés à certains netjerou :
→ Apophis,
→ Ouadjet (Cobra),
→ Mérétséger,
→ Hetepes-sekhus (Cobra),
→ Qerehèt (Cobra),
→ Amon (dans son rôle de fertilisateur de l’œuf primordial),
→ Apep,
→ Buto,
→ Icheneumon,
→ Khensit,
→ Mehen,
→ Nehebkaou (Nehet-kaou), qui a été dépeint comme un homme à la tête et la queue d'un serpent.
→ Ouadjet,
→ Renenoutet,
→ Somtous.
Un autre texte égyptien traduit par Maspero :
"Le dieu Râ avec sa barque passe à travers le corps et les entrailles de ce serpent...
Le serpent qui fait peau neuve, chaque année, et semble ainsi renaître de lui-même, est indiqué pour jouer le rôle d’entrepôt de la vie divine"
La naissance de l’Homme en quelque sorte !
Il était une fois...
Il était un temps ou l'Homme s'éveilla...
Dès lors on se devait de ne plus se comporter comme un animal !
Nonobstant, dans la culture égyptienne antique, les humains n'avaient pas ce degré de supériorité sur le règne animal, comme cela est dans notre culture occidentale actuelle ! (Velde 1980, p. 77).
Les humains et les animaux étaient bien égaux et cela aux yeux de l'Égyptien antique !
Une raison pour ne pas négliger ce thème, car nous le savons bien, nos ancêtres furent très proche de leur environnement !
Diodore de Sicile fournissait quant à lui sa version...
(Vers 50 avant JC)
"... Dans l’origine, les hommes sortant de la vie sauvage pour se réunir, se mangeaient d’abord entre eux, et dans les guerres, le plus faible était la victime du plus fort.
Mais bientôt les plus faibles, éclairés par leur intérêt, faisaient des alliances réciproques, en prenant pour signe de ralliement l’image d’un des animaux qui reçurent plus tard les honneurs divins.
À ce signe, les plus timides se rassemblaient et formaient un corps redoutable contre leurs adversaires.
Les autres les imitaient, et le peuple se trouvait ainsi séparé en plusieurs corps dont chacun rendait un culte divin à l’animal qu'il avait pris pour enseigne et qui était considéré comme l’auteur du salut commun.
C’est pourquoi les différents peuples d’Égypte ont jusqu’à ce jour en vénération les animaux consacrés primitivement dans chacune des provinces... "
La religion Égyptienne...
Elle se caractérisait bien par le culte des animaux vivants !
Ils furent considérés comme l'incarnation d'une divine.
Taureaux...
Chats...
Chiens...
Serpents...
Ibis... Eh bien d'autres vous en conviendrez, je pense...
Et qui firent l'objet d'une adoration sans faille ! Ainsi cette zoolâtrie suscita bien de l'étonnement, mais pas seulement, puisque il y eu aussi du mépris, quant aux étrangers !
Ainsi cette zoolâtrie ou si vous préférez ce culte envers les animaux vivants fut extrêmement développé en Égypte.
D'avance on peut écrire que nous ne sommes pas capables, avec certitude, de déterminer l'origine de ce culte !
Ainsi pour certains Égyptologues il pourrait s'agir de totémisme primitif !
Nous savons quand même que cette zoolâtrie a pris naissance bien avant 3 000 av. J.C.
L'apogée de cette zoolâtrie aurait été aux IIIe et IIe siècles avant JC.
Des incarnations bien divines...
Plus qu'un symbole...
L'animal ne fut pas pour autant un nétèr en tant que tel.
Nonobstant, l'animal fut :
- L'incarnation,
- Le réceptacle d'une puissance divine.
Car tous les êtres de l'au-delà, bons ou mauvais, pouvaient se manifester ou s'incarner sous différentes formes terrestres :
- Animales donc !
- Mais aussi végétales,
- Comme minérales : nous l'avons vu au cour du précédent article...
L'animal sacré fut traité comme une idole vivante et vénéré de tous.
C'est le clergé...
Ce fut bien lui qui déterminait, d'après certains signes particuliers fixés par la tradition :
- Taches du pelage,
- Forme des cornes,
-... quel serait l'animal auquel un culte devait être rendu.
Une fois choisi, celui-ci, fut introduit dans l'enceinte du temple au cours d'une longue cérémonie, pour y devenir une idole vivante.
Les fidèles avaient alors coutume de lui rendre visite afin de l'honorer en lui offrant des cadeaux :
- Des figures de bronze,
- Ou de faïence par exemple,
-... Mais aussi en se prosternant à ses pieds pour lui réciter des prières...
A la mort de l'animal, ainsi divinisé, les prêtres cherchaient dans quel autre animal de la même espèce, l'idole s'était incarnée.
Une grenouille et la libellule.
© Robert Partridge
A suivre...
Désinences... Prochainement sur le même sujet à savoir sur le culte des animaux !...
- Momies lucratives,
- Un véritable bestiaire,
- Attention tabous !
- L'incompréhension des étrangers !
- Les arachnides, myriapodes,
-...
Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
• Sources...
D. Brewer, T. Clark, A. Phillips, Dogs in Antiquity, Anubis to Cerberus – The Origins of the Domestic Dog, Warminster, 2001.
A. Gauthier, « The Early to Late Neolithic Archeofaunas from Nabta and Bir Kiseiba », in F. Wendorf et al., Holocene Settlement of the Egyptian Sahara.
Desroches - Noblecourt Christiane : Lorsque la nature parlait aux Egyptiens - Ed. Philippe Rey -sept. 2003
Hérotode, L'Enquête, vol. II.
Caroline Lepage pour Futura-Sciences
Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux, éditions Fayard, 2007.
Publication dans la revue Nature, de Richard Evershed, chimiste anglais de l’Université de Bristol.
Isabelle Didierjean
Diodore De Sicile, Bibliothèque historique, Livre I, XC
Oscar Pfouma : "Histoire culturelle de l’Afrique Noire", 1993.
Thesaurus Linguae Aegyptiae : Altägyptisches Wörterbuch, Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften: Pyramidentexte => Pyramide Pepis I. => Sargkammer => Westwand => Fläche über dem
Histoire antique n°31, "Les animaux sacrés de l'Égypte antique" - Mai-Juin 2007 ISSN : 1632-0859
• Sitographie...
http://www.animalmummies.com./
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/vie-1/d/lau-dela-4-etoiles-pour-les-animaux-de-legypte-ancienne_4371/
http://membres.lycos.fr/nebetbastet/symboleanimaux.htm la symbolique des animaux
http://apisite.online.fr/egypte.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&tl=fr&u=http%3A%2F%2Fwww.bbc.co.uk%2Fhistory%2Fancient%2Fegyptians%2Fanimal_gallery.shtml
www.louvrebible.org
• Taggé avec :
Apophtegme...
"Un petit souci brise le cœur,
une petite bonne nouvelle fait vibrer le cœur,
une petite abeille fait du miel."
Ankh Sheshonq
Fichier en PDF
Les animaux sacrés (8) en Égypte ancienne !
Acclamation !
ânkh oudja seneb
nḫ(=w), wḏ(=w), snb(=w)
Forme simplifiée :
Forme développée :
Ainsi en allant de la gauche vers la droite, on y voit :
→ "Ankh", la croix ansée, la vie éternelle...
→ Les ondulations : n
→ Un placenta : kh
→ Le poussin de caille : "dj"
→ "La veilleuse entretenant la flamme dans la maison"
"Un morceau de bois frottant sur une autre morceau de bois afin d'allumer le feu"
→ Le vautour égyptien : "a"
→ Le mouchoir plié de l'homme raffiné : "s"
→ Les ondulations : "n"
→ La jambe : "b"
"Qu'il soit vivant,
intact
et
en bonne santé !"
La traduction littérale, un peu fausse !
"vie, santé, force"
(v.s.f.)
"vie, force et santé"
De nos jours, on dirait plus tôt :
"Vie, prospérité, santé"