22 Avril 2015
jmy. w t3
Voici quelques déterminatifs du code Gardiner quant au serpent.
Voici un netjer-serpent.
Il présidait au destin !
Nous sommes bien au sein du panthéon égyptien, ce dernier s'étant certainement élaboré progressivement au fil des millénaires ! Et ce au moyen par exemple de divinités locales, qui semblaient avoir accompagné visiblement le succès de quelques familles princières au sein de leurs propres cités comme par exemple Antef et les Montouhotep de Thèbes,...
D'autres, à la manière d'Horus…
Perdurons depuis l'origine, inhérent à l'idée même de la monarchie.
Quant au peuple lui-même...
Son grand défi ne fut-il pas cette question quant à la survie après la rupture, la mort si vous préférez,... ? A quoi bon accepter le terrible sort du paysan sur terre ou le fait de construire les monuments funéraires de pharaon, si la mort fut une fin véritable ? N'existait-il pas de compensation à ce sort terrestre de souffrances, d'efforts, d’adulations,... ?
La vie terrestre ne pouvait de ce fait acquérir de sens que par une liaison établie avec la fameuse immortalité offerte par les netjerou et ce aux Hommes. Certes, il fallait bien, afin d'obtenir la vie éternelle, l'avoir méritée de son vivant et ce à travers une conduite dés plus exemplaire. Et puis, cela devait permettre de survivre par l'intercession des vivants, qui se devaient moralement d'entretenir la mémoire du défunt, le nourrir même, l'honorer bien certainement,...
Ainsi, à la fin des fins...
Ce défunt qui véritablement ne ressuscitait pas physiquement, en tout état de cause, devait cependant bien être associé au pouvoir de vivre une seconde vie, une nouvelle existence, dans un autre plan bien certainement.
Tel semble bien avoir été l'enjeu fondamental, et le mystère aussi de cette religion égyptienne. D'ailleurs, ne fut-elle point d'une grande complexité ? Lentement murie par les clans qui s'emparèrent finalement du pouvoir vers 3000 avant l'ère du Christianisme.
Les Textes des Pyramides parlent de lui comme ayant été fils de Serket.
Parfois lit-on qu’il le fut de Geb et de Renenoutet ?
Quant au "Livre pour sortir au jour", il semble avoir été littéralement une manifestation de Râ !
Voici donc une statuette votive d’une divinité à tête serpentiforme, voyez :
- Il est debout sur sa base,
- Dans une action de marche,
- Il semble être muni d’un pagne strié et plissé,
- Le long de son corps, son bras droit, alors que l’autre semble tendre vers l’avant,
- Vous aurez aussi remarqué son collier ousekh,
- Il semble même porter une sorte de perruque, elle est tripartite, striée avec des mèches.
Est-ce véritablement Nehebkaou comme d'aucuns le suspectent ?
C'es-à-dire "Celui qui attribue les kaou".
Serait-il une des apparences de Râ-Atoum, ayant eu un rôle nourricier ?
Plan de l'article...
→ Les divinités cosmiques...
→
Les divinités cosmiques...
Hantée en quelque sorte par le sacré...
Immergée dans un monde divin...
La religion ou plutôt les cultes égyptiens s'y afférents n'avaient visiblement aucune cohérence avec les religions monothéistes qui apparurent bien plus tard comme le Christianisme par exemple, le Judaïsme, l'Islam,...
La complexe mosaïque des netjerou qui prévalait, semble être issue des diverses cosmogonies développées par les antiques périodes de Nagada, avant même qu'ils ne se combattent entre eux, puis s'unissent afin d'établir un pouvoir unique le long de l'Itéru.
La force des cosmogonies urbaines qui durent finalement bien protectrices des souverains locaux, leur a certainement permis ainsi d'asseoir la royauté.
D'ailleurs, trois cosmogonies rencontrèrent, à tour de rôle, un succès carrément national cette fois-ci :
- Celle de Ptah…
Comme vous savez il résida en particulier à Memphis et créa le monde par sa simple pensée.
- Celle d'Héliopolis…
Dite de Râ-Atoum-Khépri, qui imagina quant à elle la prodigieuse légende d'Osiris-Isis-Seth-Nephtys,
- Celle de Thot, et ce à Hermopolis,
- ... La plus reconnue fut certainement l'Ennéade d'Héliopolis, groupe de neuf déités comme vous savez, dont les enfants avaient pour nomenclature Isis, Osisris, Seth et Nephtys : une cosmogonie fondatrice.
Elle est d’une certaine façon à l'origine de toute les autres.
"Ordonner", "Déterminer",...
Voici donc une des rares représentations de notre netjer Chaï ! Vous aurez certainement remarqué au niveau de sa tête, un serpent…
"Ordonner"...
"Déterminer"...
Ne serait-ce point-là l'origine même de la nomenclature de ce netjer, objet de la thématique d'aujourd'hui ?
Chaï finira finalement par devenir le véritable synonyme de notre mot moderne à savoir le "Destin" !
Afin de mieux cerner notre netjer, je vous propose maintenant de figurer une de ses parèdres, une figure de style en quelque sorte, qui de plus est, une image bien féminine en cette allégorie à l'abondance mais aussi à la fécondité.
Rnnwtt...
On lui connaît d'ailleurs d'autres parèdres comme :
- ...
Cependant fut-il véritablement un "bon démon" ?
Comme pouvait l'être l'agathodaimôn des grecs...
Voici donc une des représentations de l’Agathodaïmon...
Une divinité tutélaire d’Alexandrie !
Surmontée de la Gorgone...
Nécropole de Kom-el-Chougafa.
Des bons démons qui semblaient préserver, garantir, la subsistance même de Kamet !
Mentionnons par exemple quelques autres entités à tête de serpent :
-
,
- ...
Ainsi, souvenez-vous...
Nous venons de voir Chaï au sein d'Edfou. Il semblait visiblement être lié au pain et à son composant essentiel, le grain. Cependant, il ne faut pas pour autant, comme d'aucuns pourraient le supputer, le considérer à la manière d'un génie du grain.
Si vraiment il fut bien une déité...
l devait alors être très particuliers car Chaï matérialisait cet aspect inévitable quant "aux choses" de la vie.
Ceci pouvant certainement expliquer que ses représentations furent dés plus rarissimes.
D'ailleurs, lorsqu'il s'agissait de son culte, ce dernier restait du domaine uniquement privé et de ce fait, il ne pouvait être que bien discret. Ceci pourrait à la rigueur expliciter aussi qu'il ne lui était dédié aucun temple.
Il se faisait tellement peu remarqué qu'il était même associé à des fêtes qui ne lui étaient d'ailleurs pas spécifiquement réservées, puisque qu'elles étaient destinées initialement à d'autres divinités.
D'ailleurs, il semblerait que nous ne lui associons pas non plus :
- De couleurs spécifiques...
Contrairement à bien d'autres netjerou(t) comme par exemple Ptah,...
- Pas d'animal sacré non plus...
Et ce paradoxalement au fait que sa représentation fut parfois liée au serpent.
- Pas d'attributs divins connus...
- ...
Alors...
A suivre pour de prochaines avancées et ceci quant à la connaissance de cette entité divine fort méconnue... !
J'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire mes textes que j'en ai eu à vous les écrire !
Désinences... Prochainement sur le même sujet... Le netjer Chaï...
- Une place pour chaï au grand tribunal...
- Chaï, inéluctable,
- Chaï dissuasif ?
- Un véritable serpent du grain !
- Et que dire du Chaï d'aton ?
- ...
Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
• Sources...
Collection "Passion de l'Egypte" Editions Atlas 2003
Erich Lessing et Pascal Vernus, "Les Dieux de l'Égypte" Imprimerie Nationale, Paris, Octobre 1998 - En Anglais, Traduction Jane M. Todd, The gods of ancient Egypt, George Braziller, Octobre 1998.
Dictionnaire de la Civilisation Égyptienne - Rachet Guy - Larousse
Ruth Schumann Antelme, Stéphane Rossini, Nétèr - Dieux d'Égypte
Patai, Raphael 1990 (1978). The Hebrew Goddess : Third Enlarged Edition. Detroit, MI : Wayne State University.
Les Dieux de l'Egypte, l'un et le multiple. Erik Hornung, Champs / Flammarion
Pinch, Geraldine (2004) Mythologie égyptienne : Un guide pour les dieux, déesses et les traditions de l'Egypte antique. Oxford University Press.
La Mythologie Égyptienne - Aude Gros de Beler - Editions Molière
Dieux et Déesses de l'Égypte ancienne - Dr. Edouard Lambelet - Editions Lehnert & Landrock - 1989 - Les divinités de l'Égypte ancienne et comment les reconnaître.
Ziegler, Bovot, L'Egypte ancienne, Manuel de l'Ecole du Louvre, Paris, 2001.
Jean-Pierre Corteggiani, "L'Égypte ancienne et ses dieux", Fayard.
Et plus particulièrement :
Guilhou "Présentation et offrandes des épis dans l'Égypte ancienne (I)" dans S. AUFRERE (éd.), Encyclopédie religieuse de l'univers végétal (ERUV) I, Orientalia.
Meeks, "Génies, anges, démons en Égypte" dans Génies, anges et démons, sources orientales 8, Paris, 1971, page 17 à 84.
Quagebeur "Le dieu égyptien Shaï dans la religion et l'onomastique" OLA 2, Leuven, 1975.
• Sitographie...
Wikipedia
• Taggé avec :
Netjerou, netjerout en Égypte antique !
Aphorisme...
Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !
Aucune prétention...
Ne prétend pas tout dire...
Maxime 40 du légendaire enseignement de Ptah-Hotep, le fils spirituel...
"Si le fils de l’homme accepte ce que dit son père,
aucun des ses plans n’échouera.
Éduque, dans ton fils, celui qui écoute ;
dans le cœur des nobles, il sera un homme de qualité,
digne de confiance,
lui qui guidera sa bouche conformément à ce qui a été dit, lui qui sera vu comme celui qui entend.
Les démarches d’un fils,
qui est un homme de qualité digne de confiance,
sont remarquables.
L’égarement pénètre dans celui qui n’écoute pas.
Le connaissant se lève au matin
pour maintenir son équilibre,
tandis que l’ignorant est aux abois."
Vie, force et santé.